Cuisiner en famille : bonheur garanti ou galère infinie ?

Une famille prépare ensemble le repas.

C’est le week-end et tu as une folle envie de partager de bons moments avec tes enfants. Petit tour en vélo, balade en forêt, why not ? Puis ton esprit s’arrête soudain sur cette idée peut-être farfelue, en tout cas courageuse de préparer un bon petit plat avec tes petits amours.

L’atelier popote juste lancé, tu te réjouis de cet instant complice qui va s’installer sauf qu’au bout de 5 minutes, tu te dis, je te cite : “bon, ben encore une idée à la con”. Les petits amours sont en fait les répliques parfaites des gremlins (après minuit et un peu d’eau).

Résultat des courses, tu penses : “plus jamais, c’est la dernière fois que j’essaie de cuisiner avec eux” et heureusement, c’est exactement ce que tu te diras ENCORE la prochaine fois parce que les parents sont souvent fatigués mais tellement persévérants.

Maintenant, voici le passage chiffré (non pas chiant, chiffré). Selon l’Ifop, 22 % des Français cuisinent au moins une fois par semaine avec leurs enfants. Ce qui signifie que 78 % ne le font pas. Ce qui est formidable, c’est que ça nous laisse une bonne marge de progression. Pour l’instant, je fais d’ailleurs partie de la deuxième catégorie. Je m’approche petit à petit de la première, mais je le dois surtout à un de mes fils qui s’est donné comme mission de réaliser parfaitement un éclair au café (on y est presque).

Le responsable est vite trouvé : le manque de temps. Entre le travail, les merveilleux devoirs à la maison (qui ne devrait plus exister depuis 1956, désolée, je m’égare), les activités extrascolaires entre autres, il est difficile de se libérer des instants propices à la préparation de repas en famille. Ce manque de temps freine également nos efforts pour cuisiner de manière équilibrée. S’ensuit souvent un sentiment de culpabilité de ne pas faire ce qu’il faut ou du moins pas assez.
Comme je te l’ai raconté dans ma page à propos, les événements de la vie ont un peu changé la donne. C’est pourquoi, je te propose, dans cet article, de faire le point sur ce qu’apporte la participation des enfants aux différentes étapes du repas, entre bienfaits et défis.

Cuisiner en famille : les 4 étapes

Étape 1 : choisir les recettes pour bien cuisiner en famille

Allez, on entre dans le vif du sujet ! La première étape, celle qui pourrait bien mettre tout le monde d’accord (ou pas) : choisir les recettes. Car derrière cette activité, se cache un objectif inavoué mais ambitieux : réduire l’éternelle question « Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? » Si tu connais cette question, tu connais sûrement aussi le petit mot affectueux qui précède souvent la demande, mais par souci de diplomatie, je me garderai de le rappeler ici😊.


Plus sérieusement, tu le sais, trouver des idées de repas qui plaisent à tout le monde est loin d’être simple. Et pourtant, s’accorder quelques instants pour impliquer les enfants – et les ados, ce qui est un autre challenge en soi – dans le choix des recettes de la semaine à plusieurs avantages :

D’abord, ça les responsabilise. Choisir une recette, ça les engage, ça leur donne un peu de pouvoir dans le domaine sacré de la cuisine, et ça leur apprend à faire des choix.
Ensuite, ils se sentent considérés, leur avis compte, et mine de rien, ça booste leur confiance en eux. On oublie souvent que, pour eux, se sentir impliqué dans une décision de « grands » donne un certain poids, et c’est excellent pour leur estime personnelle.
C’est aussi un super moyen d’éveiller leur curiosité culinaire. Ils découvrent des ingrédients, des saveurs, parfois même des plats dont ils n’avaient jamais entendu parler. Et avec un peu de chance, ça pourrait leur donner envie de sortir des sentiers battus (ou au moins, du fameux trio « pâtes, riz, pizza » ).


Pour faciliter l’étape, surtout avec les plus jeunes, l’idéal est de préparer à l’avance une petite sélection de recettes parmi lesquelles ils pourront choisir. Sinon, on peut aussi laisser chaque membre de la famille désigner le plat qu’il a envie de préparer. Ça met tout de suite de l’entrain dans l’organisation de la semaine et permet d’établir facilement la liste des courses pour la prochaine étape.


Alors, oui, choisir ensemble quelques recettes peut sembler un détail. Mais derrière cette simple étape se cachent parfois des moments sympas de partage et des apprentissages précieux pour nos petits cuistots en herbe. Et même si des petits conflits éclatent parfois, la planification des repas de la semaine, c’est toujours ça de moins sur notre charge mentale.

Étape 2 : faire les courses en famille, mission (presque) ludique

 Oui, je sais, tu souris déjà. Aller faire les courses avec les enfants ? Sérieusement ? Ça peut vite passer pour une corvée supplémentaire dans une semaine bien remplie (pour eux comme pour nous d’ailleurs), et je suis d’accord, ce n’est pas toujours la sortie la plus calme. Mais pour une fois, on a un avantage : on sait déjà ce qu’on veut cuisiner. Autrement dit, on arrive avec une liste bien précise d’ingrédients. Ça aide, non ?


Bon, ça n’empêchera pas les demandes en tout genre pour des produits un peu « hors liste » … Mais l’idée, c’est de transformer cette sortie en un petit jeu. Les enfants peuvent participer en cherchant eux-mêmes certains aliments. Au passage, ça stimule leur sens de l’observation. Ça leur permet même de découvrir des produits auxquels ils n’auraient jamais prêté attention. C’est aussi l’occasion pour les enfants d’apprendre les bases de la nutrition sans même s’en rendre compte. En participant au choix des ingrédients, ils commencent à comprendre ce que sont les fruits et légumes de saison, les sources de protéines, les féculents… Avec un peu de chance, ils seront même curieux de goûter ces fameux légumes « qu’ils ont eux-mêmes choisis ». Oui, on peut rêver. En-tout-cas, les préférences de chacun sont prises en compte. Pour les plus grands, qui auront moins d’intérêt à la recherche des aliments, on peut mettre l’accent sur le respect de la contrainte budgétaire (pas le plus amusant, mais nécessaire).

Des parents choisissent des légumes chez un producteur local avec leurs enfants.


Si tu as la chance d’en avoir près de chez toi, la cueillette directe à la ferme est le must pour les enfants. C’est le combo parfait : balade, récolte et découverte des produits locaux, tout y est !


S’il te reste encore un petit peu d’énergie, les courses peuvent être l’occasion d’apprendre à lire les étiquettes nutritionnelles. Bon d’accord, ça sera plus facile avec les ados et encore. Mais savoir ce qu’on met dans son panier est utile à tous, mais essentiel pour ceux atteints d’allergies alimentaires et les personnes diabétiques afin de faciliter l’apprentissage du calcul des glucides.

Alors oui, transformer les courses en sortie « amusante » est un peu ambitieux, je te l’accorde. Les plus jeunes se prêtent généralement assez bien au jeu, même si cela peut finir en marathon d’explications pour éviter les envies soudaines de biscuits ou de céréales hors de prix. Quant aux ados, disons que l’intérêt est variable… Mais qui sait, peut-être se laisseront-ils tenter ?
En résumé, cette étape des courses est susceptible de devenir une expérience ludique, utile et pourquoi pas, un peu formatrice. Bref, c’est une mission à tenter, parce qu’au final, les courses en famille peuvent devenir un moment de partage.

Étape 3 : préparer le repas en famille, de bons moments en perspective

Passons aux choses sérieuses : la préparation du repas. Si tu es particulièrement exigeant(e) en termes de propreté et de rangement de la maison, cette étape est sans nul doute la plus difficile pour toi. On le sait, ça va nous demander un petit effort supplémentaire à la fin. Si on fait l’impasse sur l’impact que cela aura sur la propreté de la maison, la préparation des repas a beaucoup à offrir à toute la famille.


C’est bien plus qu’un simple moment pour découper, mélanger et cuire : c’est une occasion unique de créer des souvenirs, de resserrer les liens. Les enfants, en général, sont d’ailleurs les premiers à venir proposer leur aide, surtout si l’on s’attaque à une recette de gâteau. Ce petit élan de générosité est le signe qu’ils adorent participer – et qu’ils savent qu’il y aura sûrement un peu de pâte à récupérer.


Ces moments en cuisine renforcent leur sens de la coopération et du partage, tout en favorisant une complicité naturelle entre petits et grands. On discute, on rit, on fait des bêtises (pas trop quand même), et surtout, on se retrouve. La cuisine devient alors une sorte de terrain de jeu où chacun a son rôle à jouer et ses petites missions. En plus, cela contribue à développer de belles compétences, aussi bien chez les petits que chez les plus grands.

Une famille cuisine.


Pour les petits, par exemple, chaque tâche est l’occasion d’apprendre quelque chose de nouveau. Mélanger, transvaser, découper (en douceur, bien sûr), ça développe leur motricité fine. En nommant les ingrédients et en suivant les étapes de la recette, ils enrichissent leur vocabulaire et découvrent des nouveaux mots – parfois très techniques, il faut l’avouer. Et, mine de rien, ils font même des maths sans s’en rendre compte : une demi-cuillère, un tiers de tasse, autant de petits calculs qui stimulent leur esprit sans pression.
Pour les plus grands, ces ateliers culinaires sont aussi l’occasion d’apprendre la patience et l’entraide. Ils comprennent vite que la cuisine, ça demande de la précision et de la concentration – et aussi un certain sens de la tolérance quand un petit frère ou une petite sœur renverse un peu de farine sur le sol ! C’est un vrai moment d’apprentissage où chacun apprend à se soutenir, à attendre son tour, et à travailler ensemble pour un résultat commun.


Et puis préparer un repas, c’est l’opportunité d’être pleinement dans l’instant présent. La cuisine stimule tous les sens : les petits s’émerveillent devant les textures, les couleurs, les odeurs, et adorent goûter à tout. C’est un moment où l’on se concentre ensemble sur les saveurs, les gestes, et où le reste du monde semble s’effacer le temps d’une préparation.


En somme, préparer un repas en famille est bien plus qu’un simple assemblage d’ingrédients. C’est un moment de partage. Alors oui, la cuisine peut se salir un peu et il y a parfois quelques accidents de parcours, mais à la fin, il y a ce plat qu’on a fait ensemble. Et ça, ç’est le plus important.

Étape 4 : déjeuner / dîner ensemble, des moments privilégiés

La dernière étape, et non la moindre : le moment de passer à table ! Après toute cette préparation, voilà enfin le temps de s’asseoir et de profiter ensemble du fruit de nos efforts. C’est ici que toutes les étapes précédentes prennent leur sens : chacun peut apprécier non seulement le plat, mais aussi tout ce qui a été réalisé avant d’en arriver là. Comme le repas est un choix commun, cela évite les différentes réclamations auxquelles on a droit habituellement.

Les repas en famille, c’est un peu comme une pause dans le tourbillon de la journée. On ralentit, on se retrouve, et on savoure dans une ambiance souvent détendue. Plus besoin de s’inquiéter de qui fait quoi : les tâches ont été partagées, les décisions prises en commun, et tout le monde a contribué, même si ce n’est « qu’un peu » (la personne qui a « juste goûté la pâte » a aussi joué un rôle important !). Chacun peut alors s’exprimer, donner son avis sur le plat, ses goûts, ses envies pour la prochaine fois. Ce petit échange de fin de repas renforce un sentiment d’appartenance et de satisfaction : ensemble, on est capable de créer de belles choses.

Une famille s'est réunie pour partager le repas.

En conclusion, dans une ère où la vie semble se dérouler à toute vitesse, prendre le temps de cuisiner en famille apparait comme un luxe. Pourtant, nous l’avons vu, malgré les petites difficultés, les bienfaits de cette pratique sont inestimables. Lorsque les familles partagent régulièrement la préparation et le moment du repas, tout le monde en profite. Une étude a d’ailleurs mis en lumière les 5 éléments associés aux bénéfices nutritionnels des repas en famille : l’arrêt de la télévision, l’adoption d’une alimentation saine et équilibrée, une atmosphère positive, l’aide des enfants à la préparation et la durée plus longue des repas qui favorise le temps des échanges.

Alors, pour toi, la préparation des repas en famille, c’est plus un moment sympa ou une galère de plus ? N’hésite pas à me dire en commentaire.

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9 réflexions sur “Cuisiner en famille : bonheur garanti ou galère infinie ?”

  1. Top ! Article très sympa. Cuisiner en famille fait partie de ces activités qui peut créer des moments fun et gourmands 🙂

  2. Antoine M

    Très bon article merci 🙂

  3. melaniericardquirion

    Mes enfants sont grands maintenant (17 et 19 ans) mais c’est toujours aussi difficile de les impliquer dans la préparation des repas. Je me dis que c’est très important d’insister afin qu’ils soient capable de se faire à manger convenablement lorsqu’ils seront partis de la maison. Alors vaut mieux débuter dès l’enfance!😊

    1. Oui, c’est exactement ça. C’est important de leur proposer de participer même s’ils ne sont pas toujours partants pour le faire. Merci pour ton commentaire.

  4. Valentine

    Ton article m’a fait sourire plus d’une fois, on s’y reconnaît facilement ! Mes enfants sont encore tout petits (3 ans et 1 an dans deux semaines 🥹),
    mais mon premier adore cuisiner ! Il prend sa tour d’observation et il prépare les repas avec nous. Pas sûr que ça dure, mais en attendant, on en profite. Ce sont des bons moments en famille 🙏 !

  5. C’est vrai que les repas préparés en famille ont plus de saveur ! Ma fille de 8 ans adore cuisiner avec nous. Merci pour ces bons conseils.

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